La nuit fait de nous ses confidents
A l'heure d'écoute nous murmure à l'oreille
Ses frayeurs ses tourments
Sa stupeur d'ètre toujours plus obscure
Marées de lait,de sang que nulle plage n'apaise
Plage de solitude que ne comble nul roseau
Si obscure que les étoiles ne la traversent plus
suspendues hors sphères, indifférentes
Ici mème,aucun secours ne sera à portée
au-delà des lisières de la forèt inconnue
Blessure d'autant plus béante qu'elle est aveugle
Douleur d'autant plus gouffre qu'elle est sourde
Mais c'est là notre propre voix que nous entendons!
Cette voix, notre seule défense, seul pardon
Qu'envers et contre tout nous faisons entendre
Sous peine de mourir
d'ètre si seuls dans l'univers
La nuit s'est faite notre confidente
poème de François Cheng né en Chine à Nanchang en 1929
Poète et écrivain,Membre de l'Acadèmie Française,
Il a obtenu en 2001 le grand prix de la francophonie,
ce poème est tiré de son livre de poésie à l'orient de tout
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